Dix-huitième siècle

Il fut le siècle de la Logique et de la Raison, celui des philosophes qui savaient tout ce qu’il était possible d’apprendre, étudiaient toute science, d’où son nom de "Siècle des Lumières".

Baroquisme

Dans la première moitié du XVIIIème, on vit l’apogée du style concertant autrement appelé "musique baroque" :

  • chez les Italiens d’abord avec Vivaldi, son Gloria, ses cinq cents concerti et Domenico Scarlatti, fils d’Alessandro, et ses six cents sonates écrites pour le clavecin.
  • chez les Français ensuite avec Rameau qui compose les plus belles tragédies lyriques de son temps et Mondonville, auteur de motets écrits dans le style royal et majestueux de l’époque.
  • chez les Allemands enfin, avec Bach et Haendel qui s’inspirent l’un et l’autre du "goût italien" et du "goût français", pour en faire la synthèse et surclasser leurs modèles latins dans tous les domaines, à l'exception du clavecin et de l’opéra.

          Tout cela, bien sûr, sur fond de basse continue...

 

Bach apparaît en outre comme le "prince des organistes".

 

D’un point de vue théorique et pratique, la période voit surtout la mise en place du système tonal (tonalité stricte) avec ses 24 tonalités (12 majeures et 12 mineures) et son cycle des quintes, système qui régira sans partage la composition musicale en Europe pendant deux siècles.

Classicisme

Dès le début du XVIIIème apparaît un style plus simple, un peu superficiel et moins savant que le "baroque".

 

Telemann passe pour avoir été le créateur de ce style que certains auraient bien aimé pouvoir appeler "style poudré" par allusion aux perruques du moment. Mais c'est finalement le nom  de "style galant" qui a prévalu quand ce n’est celui de "rococo" ou de "pré-classique". Les fils de Bach s’y rattachent mais aussi quantité de compositeurs italiens, allemands ou germano-tchèques .

 

Cependant, ce qui caractérise essentiellement la seconde moitié du XVIIIème siècle, c’est l’essor fulgurant et l’affirmation irrésistible d’une nouvelle esthétique de très haute volée à laquelle sa parfaite réussite tant dans le domaine de la forme que dans celui de l’expression a valu le nom de "classicisme viennois".

 

Gluck en est le précurseur dans l’art lyrique (opéra) où il privilégie la cohérence de l’action scénique et supprime la basse continue. Tout le monde connaît son "Orphée" d’abord écrit sur un livret italien puis traduit en français.

 

Mais ce qui compte encore davantage, c’est la succession en fin de siècle de l’incomparable et géniale famille spirituelle formée par les trois plus illustres symphonistes de tous les temps qui se nomment Haydn, Mozart et Beethoven. Ce dernier, d’ailleurs, non content de conduire le concerto, la sonate, le quatuor et la symphonie classiques à leur plus haut niveau, anticipe largement l’expression passionnée et "romantique" du siècle suivant.

 

Deux Italiens, Boccherini d’abord au XVIIIème et plus tard Rossini, début XIXème, ont parfois écrit des œuvres dont certaines soutiennent la comparaison avec celles des trois grands "viennois".