Musiques anciennes

Polyphonie du Moyen-âge

Jusqu’en 1400 : Ars Antiqua et Ars Nova

 

Savoir organiser la pluralité des voix dans le chant d’église en latin, (diaphonie puis polyphonie) être capable "d’inventer" une chanson, paroles et musique, en langue profane , tel fut l’apport initial du Moyen-âge, du IXème au XIIIème siècle.

 

La chanson, monodique d’abord avec les troubadours et les trouvères, polyphonique ensuite à partir d’Adam de la Halle (vers 1270) procède, tout comme la polyphonie d’église, de cette efflorescence médiévale et monastique de l’antique psalmodie qu’on appellera plus tard plain-chant ou chant grégorien. Cette remarque vaut également pour deux formes vocales appelées à un riche avenir, le motet et la messe polyphoniques, dont l’un des tout premiers et plus célèbres exemples est la Messe Notre Dame de Guillaume de Machault (vers 1360).

Quinzième siècle

 

Dernier siècle du Moyen-âge, le XVème fut marqué un essor admirable et sans précédent de la polyphonie sous sa forme dite "franco-flamande".

 

En citant les noms de Guillaume Dufay, Gilles Binchois, Johannes Ockeghem, Josquin des Prés et Heinrich Isaac, on n’épuise pas la liste d’une incomparable pléiade d’artistes, tous nés dans les Flandres (nord de la France et actuelle Belgique) qui ont diffusé la chanson, la messe et le motet polyphoniques dans toute l’Europe.

Age d'Or de la polyphonie : la Renaissance

Souvent appelé "Age d’Or de la polyphonie", le Seizième fut aussi le siècle de la Renaissance, caractérisée non seulement par un renouveau des Lettres et des Arts inspiré de l’Antiquité, mais aussi profondément marquée par la Réforme venue d’Allemagne.

 

En France, Clément Janequin puis Claude Lejeune ont produit des exemples inégalés de ce que fut la chanson polyphonique durant cette période.

Dix-septième siècle

Le XVIIème siècle fut une époque de transition caractérisée par le passage brusque ou progressif, suivant les pays, du style ancien, celui de la polyphonie a cappella, à une nouvelle manière de concevoir l’art de composer.

 

A cet art nouveau, bien plus tard, sera donné le nom de "musique baroque", mais il paraît plus judicieux et moins contestable de n’y voir que la première phase de la musique "classique", au sens où l'entendent la plupart des mélomanes.

 

Durant tout le siècle en question, les innovations, très nombreuses, viennent  presque toutes d’Italie.

 

Il s’agit principalement de la généralisation du "style concertant" dans lequel voix et instruments sont traités complémentairement en fonction de leurs possibilités particulières, et de la naissance de l’opéra, deux innovations qui s’appuient l’une et l’autre sur le développement d’un procédé spécifique de soutien des ensembles et d’accompagnement du chant : la basse continue, "BC" en abrégé et "continuo" en Italien.

 

Giovanni Gabrieli et Claudio Monteverdi furent, en Italie, les principaux artisans de tous ces changements, et de cette musique nouvelle :

  • le premier en étant le vrai créateur du style concertant,
  • le second, celui de l’opéra.

Lully, en France, et Purcell, en Angleterre, assureront plus tard dans leur pays respectif, la diffusion de ce dernier genre : l’opéra, qui fut d’abord appelé en Italie "fable en musique" et dans certains cas, en France, "tragédie lyrique".

 

Le XVIIème verra aussi l’émancipation définitive de la musique instrumentale, notamment le clavecin et les cordes frottées (archi), pleinement réalisée vers 1700 dans  les sonates et concerti d’Alessandro Scarlatti et d’Arcangello Corelli ainsi que dans les Ordres (suites) de François Couperin.